Blog d'une baroudeuse mystique imparfaite en quête de soi !
Ce qui me fait le plus vibrer dans une nouvelle aventure, c’est de ne jamais connaître les couleurs, les textures, les nuances, les saveurs, les odeurs ou même les conséquences qu’auront les expériences que je m’apprête à vivre. C’est certainement pour cela que le métier de photographe et écrivaine m’a choisi.
Ce qui est assez drôle, c’est qu’étant enfant, nous découvrons le monde et nous sommes avides de tout voir, de tout savoir, de tout connaître, de tout goûter, nous voulons être comme les grands ; nous jouons alors à « On dirait que je serais…, on dirait que tu seras… » Il ne nous serait pas venu à l’idée je pense, de contester ce que l’Autre veut être, ou, ce que l’Autre imagine qu’il doit être. On apprend la vie à notre petite hauteur et à travers l’imaginaire et le prisme
de notre petit compagnon de jeu du moment. Il me semble, que le « Nous sommes » n’existe pas, encore. En jouant à explorer et à découvrir le monde, nous apprenons le courage, nous apprenons à braver nos peurs et les interdits de notre petite société qui se réduit à l’autorité de nos parents ; alors, sans le savoir, nous nous mettons parfois en danger ; notre zone de confort ne s’est pas encore réduite.
Que nous est-il arrivé en grandissant ? Qu’avons nous oublié en chemin pour ne plus accepter que l’Autre n’est pas nous, que notre vérité n’est pas forcément La Vérité, que notre prisme ne représente forcément qu’un des fragments mobiles de verres colorés du kaléidoscope de la vie, et que c’est justement parce qu’il produit d’infinies combinaisons de réalités différentes, que nous pourrons toucher du doigt la réponse aux trois éternelles questions que la frénésie du monde moderne nous a fait oublié :
Qui sommes-nous ?
Pourquoi sommes-nous là ?
Où allons-nous ?
Aujourd’hui, avec le recul, je peux affirmer que cette soif de découvrir qui je suis me pousse à traverser les frontières de l’humanité, pour découvrir mes propres frontières, mes propres limites, mes propres peurs et mes propres contradictions. C’est parce que je me sens totalement imparfaite et incomplète que je chemine vers l’Autre, afin qu’il me montre qui je suis, à chaque instant de mon présent. Je me balade alors dans différents univers au sein de notre monde ; deux ans avec les Femmes SDF à Paris pour mon travail Cœur de femmes ; six mois cachées en tant que missionnaire laïque, dans les champs de canne à sucre en République Dominicaine où des Haïtiens sont réduits en esclavage pour que nous, occidentaux, puissions édulcorer notre vie ; onze chemins vers Compostelle et Rome en vingt ans pour recueillir mes joies, mes peines, mes doutes et celles des autres pèlerins ; trois ans et demi dans une soixantaine d’équipages de chasse à courre au quatre coins de la France, questionnant l’occident sur son rapport aux rituels, à la nature et à la mort.
C’est pour toutes ces raisons qu’il m’a toujours été impossible d’accepter que qui que ce soit me dicte ce que je dois penser, de quelle façon je dois vivre ma vie ou comment je dois me comporter. Encore moins, si ce quelqu’un est la société. Vivre en conscience de sa propre ignorance c’est accepté qu’à chaque rencontre nous puissions être surpris, dérangé, émerveillé, outré, éblouie, dégoûter, interloqué ou choqué par les habitudes, les us et coutumes de ceux qui ne nous ressemblent pas.
Alors je me questionne, sans cesse. Avons-nous besoin de partir à l’autre bout du monde pour nous sentir étranger d’un peuple, d’une coutume ou d’une culture ? Pour que le dialogue se fasse, ne faut-il pas dépasser la peur de l’inconnu ou les a priori d’un inconscient collectif qui pèse sur nos épaules et notre éducation selon le lieu où nous avons grandi ? Se positionner fermement est tout à fait légitime, sain et primordial pour l’équilibre de l’humanité. Mais pour se positionner, ne faut-il pas prendre le temps de savoir, au préalable être au courant, s’intéresser, investiguer, connaître ?
Chers et chères… à travers ce blog je vous propose de marcher dans mes pas à travers les différentes aventures que je vais vivre, afin de vous offrir mon regard et de vous exposer mes propres doutes et questionnements.
Seriez-vous d’accord pour jouer avec moi ? Seriez-vous d’accord pour voyager dans des univers que peut-être vous ne connaissez pas ?
Alors jouons…
On dirait que je serais le capitaine d’un navire spécial qui t’emmène à travers ses yeux, son prisme et son regard, à la découverte de gens qui ne sont ni toi, ni moi.
On dirait que tu seras un explorateur qui à envie de vivre une grande aventure et de découvrir un nouveau monde que tu ne connais pas.
On dirait que nous sommes avides de tout voir, de tout savoir, de tout connaître, de tout sentir et de tout goûter.
On dirait que l’Autre va forcément nous montrer une partie de nous-même à travers sa façon de vivre et de voir les choses.
Quoi qu’il en soit, nous aurons pris le temps d’essayer de comprendre la vision de l’Autre, nous aurons prêté attention au Kaléidoscope de la vie qui ne veut que nous montrer à travers l’Autre, la totalité de l’immensité de nous-même.
La religion nous empêche d’être proche de Dieu et même l’instrument de Dieu. Nous sommes enfermés dans des paroles mortes qui nous montrent certes un chemin incarnant le bien...
Mais qu’est-ce que le bien ? Certainement pas des règles instituées il y a quelques milliers d’années et qui laissent sur le banc des absents la moitié de l’humanité !
Croire aveuglément tous en la même chose appauvri notre humanité.